Dans l’article précédent, je vous parlais du travail de deux jours de ma fille. Nettoyer un champ après un concert de Techno. Elle a travaillé pour une association, une agence d’intérim, qui fait travailler des personnes au RSA. Ma fille n’a pas de RSA, mais cherche un emploi. Pour ce travail, l’agence avait besoin de beaucoup de monde sur plusieurs jours.
Ils avaient appelé ma fille, qui normalement devait commencer le dimanche, finalement, c’était le lundi. Le dimanche, un premier groupe est allé travailler, mais ma fille n’en faisait pas partie.

Le job, l’environnement. 

Le travail est simple, ramasser les détritus après un concert de Techno.
Comme le terrain était un peu loin, et sans doute parce que la plupart des personnes n’avaient pas de permis, trois personnes de l’agence les amenaient. C’était loin, 1 h de route.

Les personnes étaient toutes au RSA sauf ma fille. Il y avait une personne de 90 ans, qui apparemment se droguait, et avait une forte odeur. Dans la voiture pendant 1 h, ma fille a eu du mal.

Arrivé là-bas, détritus, bouteilles, ce qu’on peut trouver un peu partout.
Mais aussi des matières fécales, oui du caca, de la merde, avec du papier toilette dessus. Ma fille ramassait le papier toilette, mais laissait le reste. Comme je lui ai toujours dit, les déjections, c’est la nature, c’est biodégradable, ça partira à la première pluie. Il pleuvait d’ailleurs le premier jour et dans les jours qui ont suivi. Des bouteilles remplis de pisse. Des bouteilles remplis à moitié d’alcool ou de soda, que certaines personnes ramassaient et buvaient. Ma fille n’avait jamais vu ce genre de comportement, elle a même dit à l’un d’eux : « Non mais t’es sûr ? On ne sait pas ce qu’il y a dedans. »
Elle était un peu décontenancée et son moral descendit assez vite le premier jour. Sans compter le coup de soleil et la douleur qui va avec.

Il y avait aussi des sachets de drogues, et des gens qui s’échangeaient des sachets. L’une des patronnes leur a dit que ce n’était ni le moment, ni le lieu. 

Malgré la difficulté du travail, les personnes qui fumaient pouvaient prendre des pauses. Les autres se faisaient critiquer s’ils en prenaient. De ce fait, ma fille n’avait pas pu se mettre de la crème solaire.

L’agence, leur avait même offert le premier repas, ma fille n’a rien pu manger, tellement elle était écoeuré de ce qu’elle trouvait. Et pourtant chez nous, il y a eu des fois de la moisissures, ou des vers dans des fruits, cela ne lui a jamais coupé la faim. 

Elle avait signé un contrat, mais ne savait pas sur combien de jours, c’était. L’agence non plus d’ailleurs. Malgré son moral, bas, ses douleurs et son énergie bien diminué, comme sa motivation. Elle décida malgré tout d’y retourner une journée de plus.

Deuxième jour

Deuxième jour, comme le premier, le même détritus, le même endroit et les mêmes patronnes.
Les patronnes doivent surveiller, mais comme elles sont là-bas, elles ramassent aussi, car comme cela, ça va plus vite. C’est l’une des missions les plus dures.

À 12 h, à la pause-déjeuner sans doute, ma fille m’envoie un message : « Une dame de 40 ans m’a hurlé dessus ».
Je lui demande plus d’explication, mais elle ne répond pas rapidement, sans doute sa pause est fini. Elle m’envoie qu’elle s’est plainte qu’elle travaillait mal. Je lui demande ce qu’on dit les patronnes : « Rien ».
Vu l’environnement, les personnes qui dealent de la drogue, les agressions. Les patronnes qui ne réagissent pas à une femme de 40 ans qui hurle sur une gamine de 20 ans…
Mon conseil était de ne pas lui tourner le dos, on ne sait jamais comment une personne en colère peut réagir.

Constellations systémiques

J’étais à plus d’une heure de route de là où elle se trouvait, je ne pouvais me déplacer pour voir le niveau de la problématique.
J’ai donc fait une constellation familiale à distance. La personne était très énervée, les patronnes gênaient, mais silencieuses. Ma fille, elle était fatiguée et malheureuse.
Je fais quelque changement.

Le soir, ma fille rentre, me regarde en souriant et me dit : « L’après-midi, la dame de 40 ans est venue s’excuser de m’avoir hurlé dessus ». Elle continue : « C’est bizarre ». Tout en me regardant avec insistance, puis me lâche : « Tu n’as rien fait ? »
Moi : « J’ai peut-être fait une petite constellation familiale, mais je m’inquiétais pour toi. On ne touche pas à mes enfants. »
Ma fille :  » Je le savais. Merci ».

Détails de l’altercation

Une dame de 40 ans, s’est approchée des patronnes en disant : « La miss là-bas, elle travaille mal ».
Elle commence à la critiquer, et ma fille se retourne et lui dit :  » C’est bon là, au lieu de parler travaille, car moi, je travaille là ».
La dame de 40 ans n’apprécie pas cette réponse et l’impertinence de ma fille : « Comment elle me parle cette gamine ? Elle a 20 ans, blablabla. »
Ma fille lui dit : « Tu es encore en train de parler, alors que moi, je ramasse. »
Voyant que la dame s’énerve de plus en plus, ne fait rien et critique. Ma fille commence à s’éloigner.
Elle l’entend au loin : « Ses parents l’ont mal éduqué blablabla ».

Je lui réponds : « Je t’ai très bien éduqué, une personne qui est comme toi, salarié, voire même au RSA, ose te critiquer, alors qu’elle se plaint au lieu de travailler. Dans un job, déjà pas facile ni moralement, ni mentalement, ni physiquement. Au lieu de se soutenir toutes, elle te crache dans le dos, pensant que tu n’allais pas répondre vu ton jeune âge. Tu as très bien fait de lui dire ce que tu pensais. Maintenant, les patronnes auraient dû résoudre ce conflit, mais elles n’ont rien fait. Elles ne s’attendaient tout de même pas à ce que tu reviennes quand même ? Car qui ne dit mot, consens « .
Ma fille : « si elles ont insisté pour que je revienne demain, elles sont prêtes à venir me chercher. J’ai refusé. « 
Moi : « Un travail dur physiquement, s’il y a l’ambiance, c’est ok. Mais là, entre les merdes, les comportements des gens, l’altercation, les odeurs, et le temps. Ce n’est pas un boulot pour une jeune, ni pour personne, sauf pour les personnes qui sont addictes et sont prêtes à tout pour un peu de coke.

Elle me dira plus tard, que deux femmes qui lui disaient de bien faire des études pour ne pas se retrouver comme elles au RSA. Les deux dames lui ont dit : « Si tu trouves des sachets de drogues, tu me les donnes, je les revendrais aux autres là-bas ».
Je lui ai répondu : « Tu en as trouvé ? « 
Elle m’a dit :  » maman, je ne sais même pas à quoi ça ressemble, j’ai tout jeté. « 
Je lui ai dit : « tu as bien fait, tu n’as pas sali ta descendance, en te rendant coupable de l’addiction des autres. »

Mes avis

Alors, oui, on peut consteller des conflits, c’est assez rapide, je le fais pour ma famille et moi régulièrement.
L’avis que j’ai, c’était surtout au niveau du travail. J’apprends à mes enfants à aller travailler avec la motivation. Peu importe le travail qu’ils font, être heureux, c’est plus sympa. Ma fille avait la motivation et le sourire le premier jour, le soir, c’était la peine.
Un travail dur, s’il y a une bonne ambiance, avec les patrons, il y aura une bonne ambiance avec les salariés. Hors là, c’était plus la recherche de drogue pour certains, de bouteille d’alcool aussi, et nettoyage et fumer entre.
Tout cela a une fréquence vibratoire basse. Toutes les addictions à la drogue (coke, cannabis, cigarette, ..), l’alcool, entraînent des énergies basses.
Si derrière, les êtres humains, des adultes notamment, n’arrivent pas à envoyer des énergies ça peut vite monter.
La délation, critiquer une personne, car elle prend une pause, même si elle ne fume pas…
À ce moment-là, il faudrait aussi interdire pauses cigarette ou fumette, car ce n’est pas nécessaire à la vie. Bien au contraire, c’est contribuer à l’addiction et donc être responsable de laisser fumer quelqu’un sur les lieux du travail.
Une pause pour se mettre de la crème solaire (faites maison en plus) pour le bien-être des gens ne devrait pas être critiquée. Si c’est critiqué, c’est que l’on n’est pas dans un bon environnement. Ma fille n’était pas dans un bon environnement. Cet environnement était sans doute bon pour les personnes qui dealent ou sont addictes, mais pas pour une personne qui fait ses premiers pas dans la vie professionnelle.
Je lui ai dit : « Tu te serviras de cette expérience pour en sortir plus forte. Comme à Spirou, où le manager n’avait de manager que l’étiquette, mais certainement pas la mentalité. « 

Si les personnes au travail ne vous soutiennent pas, ne vous motive pas. S’il y a des altercations et mauvaise ambiance, changez de travail, l’environnement est malsain.