J’ai toujours été gourmande et j’avais toujours eu beaucoup d’appétit. Il m’était impossible de faire un jeune ou un régime, je n’en avais d’ailleurs pas l’envie. Au moment de ma formation de constellation familiale, ma fille, m’avait dit qu’il serait bien de faire une constellation sur les problèmes de nourriture. Elle et moi avions remarqué, qu’on avait tous des problèmes de nourriture dans la famille, du côté de ma mère. Enfin, tous pas tout à fait, cela touchait surtout les filles et les femmes.
Ma fille et moi ne pouvions pas arrêter de manger. J’ai des nièces, c’est la même chose, elles se jettent sur la nourriture. Même encore aujourd’hui. Bref, il était intéressant de travailler sur cela.

C’est ce que j’ai fait pendant le dernier séjour de la première année de formation. Ce fameux séjour de 3 jours, à la montagne, à l’écart de tout, et avec une vue magnifique. J’arrivais à la moitié de ma formation constellation familiale, qui se fait sur deux ans. Ma première année se terminait. Nous nous constellions les uns les autres, entre élèves.

Ma constellation sur la faim

Au moment de mon passage, j’ai dit que je ne voulais plus qu’il y ait de problème de nourriture dans ma famille. j’ai exposé les problèmes, et le tableau à commencé. 

Histoire familiale

Ma grand-mère a perdu son père, elle avait 12 ans. Elle avait un frère, je ne saurais dire s’il était plus grand ou plus petit. Je pense plus petit. Sa mère, veuve très jeune, c’est remarié avec un Italien. Ils ont eu un garçon. Ce garçon était mon grand-oncle, le frère de ma grand-mère. Même s’ils n’étaient pas du même père, il y avait un fort lien fraternel entre eux. Je l’ai donc connu, connu ses enfants et petits enfants. Ses enfants cousins de ma mère, et ses petits-enfants qu’on considérait comme nos cousins.
Ma mère n’a pas connu cet homme italien. De ce qui en est ressorti pendant la constellation, c’est que cet homme avait le sang chaud.

Le frère de ma grand-mère est mort en prison pendant la Seconde Guerre mondiale. Ma grand-mère me disait, qu’il avait 18 ans, et avait donné une gifle à son beau-père. Son beau-père l’a fait mettre en prison. En prison, voyant la détresse de ses camarades, il donnait la nourriture qu’on lui amenait à ses codétenus. Il ne mangeait rien.
Ma grand-mère m’en avait parlé comme un jeune homme simplet, qui préférait donner sa nourriture que de manger.
Il est donc mort de faim en prison.

Représentation

Ce que le tableau a révélé, c’est que le beau-père avait une forte colère. La mère et la sœur étaient gênées. Le frère, avait une colère encore plus forte contre sa mère et sa sœur qui ne sont pas venues l’aider. Son âme ne trouvait pas le repos, car pour lui, ni sa mère, ni sa sœur ont fait quelque chose pour le sortir de là. Pour lui, la prison, voir ses codétenus dans un état désastreux, sans nourriture. Il s’est donc laissé mourir de faim. 
Dans le tableau, la mère avait peur de son mari, et sa sœur n’osait rien faire.
Dans le contexte : la sœur était enceinte de ma mère et son frère aurait du être le parrain. Il est mort quelques mois avant sa naissance et la fin de la guerre.
De ce fait, toutes les générations, jusqu’à ma fille et mes nièces, étaient condamnées à avoir toujours faim. Ma grand-mère a eu 7 enfants, toutes les filles ont été au régime toute leur vie. Ma grand-mère avait faim, ma mère aussi, ses soeurs,.. 

Les effets de la constellations familiales

Depuis cette constellation, je n’ai plus faim. Du moins ce n’est plus la même sensation, ce n’est plus douloureux. La faim ne me fait plus mal. Et je pourrais sans problème faire un jeune si je le souhaitais. Je peux sauter un repas, car je n’ai pas faim, voir deux. Ma faim a aussi une limite, j’ai acquis la satiété, que je n’avais pas avant. Je mange et quand je n’ai plus faim, plus rien ne peux rentrer. C’est fermé, si je mange malgré tout, je vomis. Il n’y a plus de place. Avant, je pouvais manger sans limite, manger sans avoir faim. Lorsque la faim arrivée, elle était douloureuse. Je ne pouvais attendre de manger, c’était insupportable.

Maintenant, je dois réfléchir à ce que je vais manger. Nous allons chez des amis ou au restaurant, avant je me jetais sur les apéritifs (chips, biscuit, verrines,…). Je pouvais manger le plat et le dessert sans problèmes. Aujourd’hui, je dois réfléchir. Je ne peux me jeter sur les apéros, car cela prendrait de la place dans mon ventre. Je patiente pour pouvoir manger le plat et si possible le dessert. Je mange cinq fois moins qu’avant, c’est impressionnant. Au début, la première année, les personnes qui me voyaient et me disaient que j’avais maigri des hanches. Aujourd’hui, c’est stabilisé. J’ai toujours du poids, car je n’ai pas travaillé sur le poids.

L’effet sur ma fille a été radical, elle mangeait moins aussi. C’était moins flagrant que pour moi, elle avait d’autres travails à faire sur elle. Mais cela avait eu un impact aussi sur elle. Mais pas que, mon fils aussi mangeait moins, déjà qu’il n’était pas grand mangeur. Cela a même eu un impact sur mon mari à l’époque, il mangeait moins.

Cela n’a pas eu d’effet sur mes nièces, sans doute, ont-elles d’autres choses à travailler. Mais cela a agi sur ma fille, moi et mon fils. Bien que pour mon fils, ce n’était pas nécessaire.

Aujourd’hui

Plus de deux ans après, j’ai toujours cette sensation de satiété quand j’ai trop mangé. Je mange encore moins qu’il y a un an. Je suis toujours gourmande, mais ce n’est pas autant qu’avant. Je peux manger un repas par jour, si c’est un gros repas. Je n’ai plus la sensation de faim, ou alors très très rarement. Je mange surtout par rapport à mes enfants, matin, midi et soir. Mais parfois, je vais sauter le matin et le soir, et je n’aurai pas forcément faim le midi. Mais le midi, c’est le repas avec la famille, donc je mange. Pour ma fille, ça a été subtil et ça continue de l’être. Elle ne peut sauter un repas, sauf si elle a bien mangé le repas d’avant. Elle ne saute plus sur la nourriture, et fait attention à ce qu’elle mange. Mon fils, mange de moins en moins, il fait ses trois repas, mais pourrait faire un jeune sans problème. 

Le poids

Ce n’est pas parce que l’on mange moins que l’on maigrit. Cela n’a pas été le cas. Ce n’est pas ce que nous mangions qui nous faisait grossir. Au début, j’ai perdu des hanches et c’est vrai que côté hanches, j’ai stabilisé. Ma fille n’a pas perdu en mangeant moins ou mieux. Le poids chez nous n’est pas lié à la nourriture.
On a toujours mangé des légumes, féculent, viande ou poisson. Nous n’achetons que très rarement des bonbons, sucreries, sodas, et autres…