Une journée pas comme les autres.

Mardi 13 septembre, c’est une journée qui allait changer ma vie.

Je revenais d’un week end, ou mon mari avait présenté son film « Vortex, L’aube de la souveraineté« aux Haillans près de Bordeaux. Un super week end en famille, avec des rencontres merveilleuses.

J’avais promis la semaine d’avant, que j’irais voir Milène, mon amie druidesse . Je devais y aller le lundi, mais j’ai été cherché du crottin pour mon jardin, donc j’y suis allée ce fameux mardi 13 septembre.

 

Des énergies bizarres

Je suis fatiguée, une grosse envie de dormir, mais je lui ai promis de venir. Je suis sur la route, et je me parle à moi même. 

Moi: « Etait t’il nécessaire que j’y aille aussi tôt, 14h, j’aurai pu faire la sieste, j’y serais allée vers 15h, elle ne m’en aurait pas voulu, elle n’attends sans doute pas après moi« 
La voix (la nature, ou l’univers): « tu vas comprendre pourquoi tu y vas maintenant »
Moi: « comme s’il y avait une raison, il n’y a aucune raison pour y aller aussi tôt »

Il est 13h40, les nuages deviennent gris. les énergies sont bizarres. L’ambiance est lourde, mais rien de bien inquiétant. 

Mon arrivée

J’arrive chez elle, elle se réveille. Elle faisait la sieste. Je vois son visage, je ne reconnais pas ses énergies, elles sont totalement différentes et étrangères à elle. Je reconnais son visage, cependant je met cela sur le fait que je la réveille. Gênée, je lui dit « je te laisse dormir, je reviendrais plus tard ». Elle me dit non et insiste pour que je reste. Je reste, nous discutons quelques minutes, voire même quelque seconde.

C’est elle… mais … 

Je reste, nous discutons quelques minutes, voire même quelque seconde. Pendant la discussion, je l’observe attentivement car je suis toujours étonnée de ses énergies que je ne reconnais pas. Son physique est le même, comment c’est possible que je ne la reconnaisse pas? c’est elle, y a pas de doute, mais ses énergies sont tellement différentes qu’on dirait une autre personne, et j’arrête pas de me demander « je comprends pas, c’est elle… mais qu’est ce qu’elle a? « .

Incompréhension.

Nous discutons, et d’un coup, je ne comprends plus ce qu’elle dit. Je lui demande de répéter la phrase, mais je ne la comprends toujours pas. Elle bouge, elle n’a rien d’autre que sa locution incompréhensible. Pas d’immobilité rien du tout. Je lui dit « je suis désolée, j’appelle les pompiers car je ne comprends pas ce que tu dis« . Cette phrase je l’entend me la dire, et un dialogue interne se met en place. Je me met à rigoler intérieurement.

 

Dialogue interne

– « Non mais tu te rends compte. Tu vas appeler les pompiers car tu ne comprends pas ce qu’elle t’a dit. Ils vont te rire au nez » – « eh bien tant pis. Ils me riront au nez. j’aurai la honte. C’est pas grave, ça sera pas la première, ni la dernière fois ».

Ensuite je regarde mon téléphone, et le trou noir… impossible de me souvenir du numéro des pompiers..

-« putain émilie, t’es con! tu connais le numéro! tu le sais depuis toute petite on l’entend souvent. Tant pis, j’appelle mon fils, il doit le connaître« .

Et à haute voix, pour que mon amie comprenne ce que je fais.

Je lui dis « je ne me rappelle plus le numéro des pompiers « .
elle me répond très distinctement, alors que je ne la comprenais pas avant « 18 ».  Je m’exclame « ahh oui, c’est bon j’appelle« , et je me dis « putain tu l’as comprends maintenant t’es vraiment ridicule de les appeler pour rien ».

13h59: Je tombe sur une interlocutrice, à qui je dis textuellement:  » je vous appelle car je ne comprends pas la dame qui parle avec moi ».
E
lle me demande comment c’est arrivé, je lui explique « nous discutions et d’un coup j’ai rien compris » , elle me demande l’adresse…

Un dialogue interne encore « putain Emilie, tu l’as connais l’adresse, tu l’as su à un moment pour arriver ici.. mais tu l’as oublié à force de venir… « , j’ai honte de l’avouer, mais je ne la connais pas.

L’appel aux pompiers

je le sais, il faut l’adresse. Je sors, je me retrouve dans la rue de ce petit village. Portes closes partout. Non, je perdrais trop de temps à taper à toute les portes. Donc je répond à l’interlocutrice  » j’entend des travaux au dessus, c’est juste à côté de chez elle, je vais leur demander quelle est l’adresse » . Je me dis naturellement que s’ils sont venus travailler ici, c’est qu’on leur a donné une adresse où venir. Donc ils doivent savoir.

Je monte en courant. Je vois un premier jeune assis sur des escaliers sur son tel. Je lui demande à quelle adresse on est. Il ne sait pas, je m’avance quelques mètres, il y a des personnes dans le bâtiments. Eux doivent savoir. Celui à la porte, ne sais pas, il demande à un autre que je ne vois pas, personne ne sait.

L’interlocutrice me demande « vous êtes telle rue? . Je lui répond « si vous me voyez à telle rue, c’est que je dois y être, je ne sais pas« .
Au même moment le premier jeune qui a regardé sur son portable me dit « nous somme telle rue de tel numéro« .
Je le répète à l’interlocutrice. 
le jeune me dit: « le numéro c’est ici, pas chez vous« .
Je répond: « c’est pas grave, car pour venir ici, on passe devant chez elle, donc j’arrêterais les pompiers avant« . 

La situation s’agrave

Je reviens à la maison et là… mon amie a disparu…
Je m’imagine qu’elle s’est levée et s’est barrée.
Je dis même: « oh putain, elle s’est barrée, elle est plus là« .
Je l’appelle, et elle me répond en baraguinant quelque chose d’incompréhensible. Elle est couché par terre sur le dos. Elle me montre qu’elle est tombé sur la tête. Je comprends qu’elle est tombé de la chaise. L’interlocutrice me demande de la mettre en PLS, je le fais. Elle me guide et me demander de lui serrer les mains voir si elle réagit. Son côté gauche ne répond pas. Je suis à genoux collé à son dos, je l’ai mis en PLS.
Mais l’interlocutrice me demande le traitement qu’elle prend et je ne le sais pas. Elle me demande de fouiller chez elle voir s’il y a une ordonnance. Fouiller chez quelqu’un. Je ne me sens pas à l’aise, mais pas du tout. Je dois le faire, je suis obligée, je commence à comprendre que là c’est grave.
D’autant plus que l’interlocutrice m’a avertit que les pompiers étaient sur la route. J’ouvre le premier tiroir de son meuble où se trouve le téléphone. Et là, plein de boites de médicaments. L’interlocutrice me demande de lui dire les noms.
Je lui dit : »je vous donne les noms. Mais je ne suis pas sure que se soit son traitement, ou qu’elle les prennent. Je ne vois aucune ordonnance, je ne sais pas où chercher« . Elle me demande si elle a un pacemaker, je n’en sais rien, du moins pas à ma connaissance. Je demande à mon amie qui n’est plus en PLS mais sur le dos. Elle me demande de la relever depuis tout à l’heure. Je ne peux l’aider,  l’interlocutrice me dit de la laisser que le plus important est de savoir ses médicaments. Après que je lui ai donné les informations la concernant: nom de famille et médicaments se trouvant dans son tiroir. 

L’attente

Elle raccroche, nous sommes restées 10 minutes au téléphone. Je me rapproche de mon amie, pour la rassurer. 
Je lui dit: « ça va aller, ça va aller ».
Elle insiste pour se lever. Elle est toujours sur le dos. Je lui dit avec un peu plus d’autorité : »Je suis désolée, mais non!  je ne peux te lever! car je ne sais même pas comment tu es tombée. Oui, je sais sur la tête, mais si tu as quelque chose. Je ne ferais qu’aggraver ton cas. Tu dois rester en PLS. Je suis obligée de te maintenir en pls. Arrête de venir sur le dos! t’inquiète pas, les pompiers arrivent. On va t’amener à l’hôpital ça ira mieux, ça va aller ».

Pendant ce temps où je suis derrière elle, je me met sur une chaise, tout en la maintenant en PLS. Avec son fort caractère, elle insiste pour se lever et être sur le dos.

 

Qui prévenir?

Ce qui m’inquiète, c’est de pouvoir prévenir quelqu’un de sa famille, ou quelqu’un qui pourrait prévenir ses enfants. Je n’ai que le numéro de son locataire. Je l’appelle, mais il ne répond pas, je lui envoie un texto.
Je prend le téléphone de mon amie, c’est un vieux téléphone à clappet. Je cherche les contacts, mais j’arrive pas à bouger de la page d’accueil.
Je rassure mon amie: « t’inquiète pas, j’ai prévenu ton coloc« .
Toujours avec des difficultés de langage. Elle me répond: « Mais il travaille, il fait les vendanges« .
Je lui répond que je le sais. Cependant lorsqu’il aura fini de travailler, il aura mon message et saura qui prévenir.
Je pense à lui préparer des affaires, pour son séjour à l’hôpital.  Je me dirige vers le salon. Puis soudain, je me dis: « mais je ne sais même pas où elle met ses affaires, je ne peux rien lui préparer« .
Je reviens auprès d’elle. Je surveille aussi dehors. Le moindre bruit qui pourrait me faire penser à un camion. Dès que j’en entends un, je sort en courant dans la rue. Je la descend en courant voir si les pompiers ne l’ont pas louper. Je ferais plusieurs aller retour, disant à mon amie à chaque fois: « ce n’était pas eux, mais ils arrivent« .
A un moment, je reviens, et quelqu’un m’a téléphoné. Je me dit « merde, j’ai loupé l’appel des pompiers autant« .

Je rappelle, ce n’est pas eux, c’est SFR je répond: »non mais là j’ai pas le temps ».
Je raccroche. »
Le temps me semble tellement long. Je rappelle les pompiers pour être sûre qu’ils ne se soient pas trompés. Il est 14h22, l’interlocuteur me dit: « ne vous inquiétez pas, ils arrivent, ils sont sur la route ».

Les Pompiers

Les pompiers arrivent à reculons dans la petite rue étroite et montante.
Les travailleurs d’à côté, vont voir les pompiers pour leur dire qu’ils bloquent la rue. Ils attendent eux même un camion pour les travaux.
J’arrive à ce moment là et pour dissiper les problèmes, je dis aux travailleurs: « Merci, merci infiniment pour tout à l’heure. La personne a fait un malaise. Elle est tombée, merci beaucoup« . Histoire de leur montrer que les pompiers ne bloquent pas la rue pour rien. Il y a la vie d’une personne en danger. Les travailleurs n’osent plus rien dire. Les pompiers les rassurent, ils enlèveront le camion dès que possible.

Les pompiers sont trois. Un plus âgé qui remplira un dossier et me posera plein de questions, auxquelles je ne pourrais quasiment pas répondre. Il me demandera sa carte vitale. Je demanderais à mon amie où elle l’a mise. Je fouillerais dans son sac pour la trouver et leur donner. 

Diagnostique

Je leur demande: « c’est grave? » .
Le plus âgé me répond : »elle fait un avc« .
Choquée, je leur répond: « mais.. elle va pas mourir hein? « .
Le pompier me répond: »ben elle est pas morte là ».
Je lui dit: « donc vous me confirmez, c’est bon, elle va pas mourir« .
Il me dit: »ça va aller« .
Je leur demande :« j’aurai peut être dû la laisser faire sa sieste non? « .
Le pompier me répond: « si elle aurait fait sa sieste, et qu’on l’aurait découvert plus tard. Cela aurait été bien plus grave. Vous avez super bien agit. Dans ces circonstances, on a 4h pour agir. Nous sommes dans les temps« .
Ils ne sont pas très inquiet. Cependant l’homme plus âgé appelle l’hôpital. Au téléphone, j’entends une fille: « on a pris rendez vous. Venez, foncez le plus rapidement possible« .
Je comprends qu’en fait, c’est peut être plus grave. Je demande ce qui va se passer.
Un jeune me dit : »on l’amène à l’hôpital. On va lui faire un bilan complet et en fonction: soit on arrive à résorber comme ça avec des médicaments, soit on l’opère.« 
Je répond: « elle n’a pas bu d’eau depuis que je suis là et elle faisait la sieste avant« . Les pompiers me disent: « ah elle est peut être déshydrater« .
Je répond: « non je vous dis ça car pour l’opération. Sachez que là elle n’a pas bu, depuis au moins une demi heure voir plus. Et je ne sais pas si elle a manger à midi ».

Le départ

Les pompiers me disent que ce n’est pas la peine que je vienne. Je vais perdre du temps pour rien car le temps qu’on lui fasse le bilan ça va être long. Ils me demandent si je suis sa fille. Je leur répond non, je suis… et là je ne sais pas trop qui j’étais.
J’ai répondu « je suis une personne qui viens régulièrement la voir » .
Les pompiers prennent mon numéro de téléphone. Pour un contact à qui donner des nouvelles.

Opération

Milène sera opéré de nuit, et le lendemain, un de ses fils m’appellera pour me donner des nouvelles. L’opération a réussit et son chirurgien semble être confiant. Elle pourra récupérer la totalité de son côté gauche. 

Un an plus tard. 

Elle s’est retrouvé en fauteuil roulant. Le côté gauche en le faisant travaillé, avait bien repris. Depuis qu’elle est en Ephad, on la fait moins travailler, donc elle marche de moins en moins bien. Elle peut se lever, marcher un peu, mais cela la fatigue. 

Elle a repris le moral, et l’Ephad où elle se trouve est génial. Il y a pas mal d’activité : art thérapie, anniversaire, ferme, séance de ciné, sorties, … 
Elle est devenue dépendante, mais son moral n’a pas été altéré. Elle a eut du mal au début, mais elle a fini par accepté. L’acceptation l’a rendu plus heureuse. 

Je lui rend visite au moins une fois par semaine. J’ai aussi l’autorisation de la sortir. Je l’amène aux rites druidiques, et à son jardin. Elle a toute sa tête et m’apprend encore beaucoup.