Dans les années 1800, peut être même avant, les femmes montrant des capacités extra-sensorielles étaient enfermé dans des hôpitaux psychiatriques. Elles étaient abusées, et réduites au silence. Un très beau film de Mélanie Laurent traite ce sujet dans « Le bal des folles ». Il n’y a pas assez de documents pour savoir quand cela a commencé et combien de temps cela a duré en France. Ce n’est pas un thème abordé dans les livres d’histoires, et c’est un fait peu connu.
Cependant, j’ai eu des personnes descendantes de ces femmes fortes qu’on a fait taire. Je trouvais donc important de parler de ce thème sous forme d’art. Toujours avec l’exposition à Villa Datris à L’Isle sur la Sorgue.
Mâkhi Xenakis
Artiste contemporaine, dessinatrice, peintre, graveuse, sculptrice et écrivaine. Fille de la journaliste et romancière Françoise Xenakis et du compositeur et architecte Iannis Xenakis. En 2004, invitée à exposer ses sculptures à la Salpêtrière. Elle découvre dans les archives de l’assistance publique, la maltraitance subit par des femmes enfermées là-bas depuis Louis XIV. C’est là qu’elle sort, « Les folles de l’enfer de la Salpêtrière », en Hommage à ces femmes.

Les folles de l’enfer de la Salpêtrière.
Les sculptures ont une tête à la Monsieur Jack de Tim Burton, mais sans le côté squelette et sans bouche. Elles n’ont pas d’identité, pas de cheveux, pas de bouche, pas de membre (bras, jambes), juste des têtes avec des yeux. Un long corps longiforme coloré faisant office de corps. C’étaient des femmes qui devaient se taire, ne pas prendre soin d’elle, ne pas être heureuse. Souvent assommé par des médicaments. Le film de Mélanie Laurent explique bien l’histoire de ces femmes. Mélanie Laurent s’est basée sur les écrits d’une infirmière qui a travaillé là-bas et qui a été témoin de ce qui se passait. Dans cet hôpital psychiatrique, on leur retirait leur caractère, leur être, elles n’étaient que des pions, voilà ce que représentent ces statuts, des pions. Ces pions avec qui jouaient les grands docteurs de ce siècle, dont Charcot.
Constellation familiales
J’ai eu des personnes dont leur mère ou tante avait été enfermé dans un hôpital psychiatrique. Pour peu qu’elles avaient du caractère, de la prestance, ou des capacités extra-sensorielles. Les descendances sont soit dans le fait de se cacher et ne pas montrer réellement qui elles sont, par peur du jugement. Soit-on un caractère fort, à se battre contre des moulins à vent, car leur colère ne les aide pas pour s’épanouir.
L’histoire de ces femmes, nous rappelle la bataille de femmes qui ont su nous libérer. Surtout, la chance que l’on a d’avoir évolué dans une société qui commençait à s’éveiller sur la maltraitance des femmes, et en général. Comme le dit la citation du film « Dirty Dancing »: « Lhomme est un loup pour l’homme, mais surtout pour la femme ». Cependant je n’oublie pas non plus, que dans ces infirmières, il y avait aussi parfois des infirmières qui maltraitaient leur semblable. La sororité n’existe pas quand il y a du pouvoir…