Il y a des jours ordinaires qui révèlent des choses profondes.
Des situations banales où l’on croit simplement être « fatigué », « agacé », alors qu’en réalité, quelque chose en nous se réveille, quelque chose de plus ancien.

C’était un soir, vers 18h. La nuit tombait déjà.
Mon mari et moi faisions les courses à Auchan Le Pontet – magasin qui, depuis les rénovations, est devenu un véritable labyrinthe où je ne retrouve plus rien. Cela m’avait frustrée toute l’heure passée à tourner d’un rayon à l’autre. Nous n’y allons pas souvent, mais c’était sur notre route pour aller chercher les enfants. 

Nous sortons donc du magasin, encore imprégnés de cette énergie :
fatigue, agacement, pression du temps, et cette sensation que tout va de travers.
Nous avions juste envie de récupérer les enfants et de rentrer.

Sur le parking, un homme s’avance et nous demande de l’argent.
Je lui réponds :

« Désolée, je n’ai rien sur moi. »

Mon mari continue de surveiller la situation pendant que je range les courses.
Je suis dans ma bulle, dans ma colère.
Je ne vois pas tout, je ne sens pas tout.

Puis il part ranger le caddie.
C’est alors que l’homme s’approche, lentement, de mon côté.

Mon mari revient aussitôt, l’observe, et l’homme s’éloigne rapidement.

Il me dit calmement :
« Va dans la voiture, ferme le coffre. Je pense qu’il allait tenter quelque chose. »

Une fois dans la voiture, la tension retombe, et quelque chose en moi explose.

Dialogue

Moi :

« J’étais tellement en colère… S’il m’avait touché, je crois que je l’aurais frappé.
Pas parce que j’avais peur… mais parce que j’avais besoin de me décharger. »

Lui :

« Oui. Il est arrivé trop douchement, il avait l’air louche. Le fait qu’il soit parti vite quand je suis arrivé. »

Moi :

« Tu lui a sans doute savué la vie, avec ma colère, je n’aurais pas su me calmer. »

Quand la colère déborde, ce n’est jamais du présent

Ce soir-là, j’ai compris quelque chose d’important :
ma colère ne venait pas de cet homme.
Elle avait commencé bien avant, dans les rayons, dans la fatigue, dans la pression du temps…
Et encore avant ça. Dans d’anciennes mémoires. Dans mon histoire.

Dans les constellations familiales, on observe cela souvent :

  • Une émotion disproportionnée,

  • Un débordement soudain,

  • Une réaction qui ne correspond pas à la situation réelle.

Ce sont des colères héritées, colères accumulées, colères de quelqu’un d’autre parfois.

Et ces émotions appellent des situations qui viennent les réveiller.
Parce que l’inconscient cherche à se libérer.

La résonance des vibrations

En sortant de la voiture, je me suis demandé :

« Est-ce ma colère qui a attiré cet homme ?
Est-ce que les vibrations basses appellent les vibrations basses ? »

Et la réponse est souvent : oui.

Lorsque l’on est :

  • irrité,

  • épuisé,

  • vidé,

  • ou déconnecté de soi,

on attire des situations ou des personnes qui viennent révéler ce qui est en train de bouillir à l’intérieur.

Quand on est aligné, joyeux, centré… ces mêmes situations ne se produisent tout simplement pas.

Ce que la constellation familiale révèle

Une colère irrationnelle est souvent :

  • un non-dit transgénérationnel,

  • une protection d’un ancêtre blessé,

  • une mémoire de survie,

  • ou un appel de l’enfant intérieur qui n’a pas été entendu.

La constellation permet :

✔ d’identifier d’où vient réellement cette colère,
✔ de la remettre là où elle doit être,
✔ et de retrouver une réaction juste, au présent.

Ce n’est pas « supprimer la colère »,
c’est la remettre à sa juste place.

Personne n’est parfait

Je suis thérapeute.
J’accompagne des personnes chaque jour.
Et pourtant, je continue moi aussi à cheminer.

Je suis parfaitement imparfaite.
Comme toi. Comme nous tous.

Le travail sur soi n’a pas de fin.
Il est vivant, mouvant, humain.

Et chaque scène du quotidien est une porte.

Conclusion

La vie nous parle toujours.
Même sur un parking.
Même entre deux sacs de courses.

La question n’est jamais : « Pourquoi cela m’arrive ? »
Mais plutôt :

« Qu’est-ce que cela vient réveiller en moi ?
Et quelle partie de mon histoire a besoin d’être reconnue ? »