Lorsque je vois des enfants faire des caprices ou des ados manquaient de respect aux parents, je dis que tout est question d’éducation. Les parents me rétorquent « oui, mais toi tes enfants, ils sont sages » … Les gens pensent réellement que j’ai mis au monde des anges ? Que je n’ai pas eu parfois à les disputer, les punir ?
Ma fille
Ma fille est née, elle a hurlé nuit et jour pendant trois ans, jusqu’à l’arrivée de son frère, j’en avais parlé au pédiatre qui m’avait dit « votre fille, c’est une petite fille dans le corps d’un bébé, elle souhaite faire des choses qui ne sont pas possibles avec son petit corps ». Elle a marché à 9 mois, ça l’a calmé un peu, mais elle hurlait si elle ne pouvait faire quelque chose. À la halte-garderie, ils ne voulaient pas la garder plus d’une heure. Dès qu’elle allait dehors et voyait les grands faire du vélo, elle souhaitait faire pareil, mais à 12 mois elle ne pouvait pas. En pleurant, elle faisait pleurer tous les autres enfants. Son cri, c’était le cri d’un dauphin, c’était strident.
Quand elle a grandi, elle ne supportait pas que je la dispute. Elle pouvait aller dans sa chambre et claquait la porte, à 2 ans !! Puis revenir et faire caca dans le bac de douche, ou pisser devant le lave-linge. Juste pour m’ennuyer… Je la disputais et la punissais, elle n’avait pas à me manquer de respect, même à 2 ans !
La naissance de son petit frère, elle avait 3 ans et demi, l’a calmé. Elle s’est occupée de lui, elle voulait prendre ma place de mère. J’ai trouvé cela mignon au début, mais quand son frère a grandit, avoir deux mamans ce n’était pas l’idéal. Je l’ai donc remis à sa place de grande sœur et non de mère. Ses rapports avec son frère vont mieux depuis. La naissance de son frère, m’a fait comprendre que ma fille s’ennuyait seule avec moi. Elle avait besoin de compagnie. En réalité, je crois que le savait, mais faire un bébé, il fallait être deux, et mon mari n’était pas trop pour le deuxième.
Mon fils
Mon fils, un bébé qui ne disait jamais rien, un ange. Mais qui a développé un sacré caractère vers ses 5 ans, là aussi, j’ai dû le calmer. Là aussi, je l’ai calmé direct, on ne manque pas de respect. Il adorait sa sœur, il faisait ce qu’elle voulait, et ils pouvaient rester des heures à jouer ensemble.
L’éducation
Bien sûr, je les disputais et punissais, mais nous avions toujours une conversation, pour qu’ils puissent comprendre. J’ai été très strict, cela étonnait les parents. L’éducation laxiste était déjà en place il y a vingt ans. J’ai vu l’évolution à mon époque et à l’époque de mes enfants. Que l’éducation évolue, c’est bien, mais je voyais au-delà de l’éducation des familles que j’ai rencontré. Des femmes qui n’osaient pas punir leurs enfants, car inconsciemment, elle se prenait pour leur enfant. Punir les enfants, c’était les punir elles. Elles ne pouvaient se punir elles, elles faisaient un transfert. Des femmes enfant qui engendraient des enfants. Les enfants venant au monde devenaient leurs parents, leurs confidents. Elles ne soutenaient pas leurs enfants, c’étaient les enfants qui les soutenaient, les consolaient. Inconsciemment, cette éducation a créé une augmentation du complexe d’Oedipe. Les garçons, les filles amoureuses de leurs parents. Je parle au passé, mais aujourd’hui ça reste du présent, car justement, les enfants de cette éducation ont grandi. Pas d’interdit, pas de limite, pas de cadre. Des enfants déséquilibrés en manque de sécurité, et la plupart infidèle et en perte d’identité. L’augmentation de transgenres, de couples à trois, d’identité neutre, vient d’une éducation laxiste. L’enfant évolue sans connaissance de la vie, de l’amour, du respect de soi et des autres, de loyauté, fidélité, mais surtout de méconnaissance de soi.
Aujourd’hui mes enfants
Aujourd’hui, mes enfants sont calmes, posés, compréhensif et respectueux des autres. Ils ont du mal à comprendre les gens qui n’ont pas de cœur, de respect, et d’écoute. Ils sont le genre de personne à qui l’on va se confier, mais personne ne les écoute eux. La nouvelle génération n’est plus dans l’écoute, elle est dans la reconnaissance, le MOI JE, mais plus dans « je t’écoute, je suis présent si tu as besoin ».
Mes enfants savent profiter de la vie, ils ne se plaindront rarement pas, et ne comprennent pas leurs amis qui se plaignent tout le temps.
Lorsque je dis aux gens ce que font mes enfants, ils sont super étonnés, et me disent qu’ils sont géniaux, alors qu’ils ne font pas le millième de ce que je devais faire petite.
Mes enfants lavent leur linge, l’étendent et le rangent, ils cuisinent. Parfois, ils vont me dire « j’ai envie de faire ça » et ils vont cuisiner. Je leur ai appris qu’on vivait en communauté donc chacun devait aider. Ils rangent leur chambre, c’est leur endroit et je ne rentre jamais dans leur chambre, depuis tout petit, c’est leur lieu, leur intimité, leur monde. Si nous rentrons mon mari et moi, on toque à la porte, on demande si l’on peut rentrer. J’ai fait aussi en sorte qu’ils fassent plein d’expérience : ski, poterie, vannerie, cristallerie, couture, cuisine, peinture, dessin, musique, porcelaine, judo, escalade, verrerie, bricolage, …
Je les ai laissé s’ennuyer aussi pour qu’ils apprennent à s’occuper seul. Aujourd’hui, ils ne s’ennuient jamais, ils s’occupent.
Je ne suis pas la meilleure des mères, et ne cherche pas à l’être. Mon mari n’est pas le meilleur des pères, mais ne cherche pas à l’être. Nous avons éduqué nos enfants, même si cela peut être bizarre vu qu’ils sont sages. C’est parce qu’ils sont sages qu’ils ont été éduqués, et non ils ne sont pas nés comme ça.
Conséquence
J’ai vu des enfants de cinq ans, insultaient leurs parents qui ne disaient rien. Un jour, je dois aller chercher ces enfants qui étaient dans la classe de mon fils. Je les ramène chez moi, leur père était chez nous. J’ai pris la télécommande de la télévision, car leur père nous installait Internet. L’un des enfants m’a dit « dégagé, rend moi la télécommande ». Ni une ni deux, je l’ai disputé : « Tu parles comme tu veux à ton père, mais moi, tu me respectes, je ne suis pas ta mère, ni ta copine. Tu me dis pardon. Je prends la télécommande et je ne te la rendrais que si je le souhaite. » Je l’avais déjà vu gueuler contre son père et l’insulter quand j’allais chez eux et que l’un des parents prenaient la télécommande. Je respecte, chacun éduque son enfant comme il souhaite, dans le respect des autres. Là, c’est moi qu’il ne respectait pas, donc moi, je le remettais à sa place. Après ça, l’enfant a été super sympa et respectueux envers moi.
Nous pensons que les enfants n’aiment pas être punis. En réalité, la punition, c’est le cadre, et cela leur permet de se sentir existants et vivants. Ils font des bêtises, la conséquence est la punition. Sans punition, ils pousseront leur limite jusqu’à avoir un cadre. Parfois, à l’adolescence, ça sera addiction drogue, alcool, …
Quand ma fille était petite, j’accompagnais aux sorties d’école. Les parents qui accompagnaient étaient fixés sur leurs propres enfants et ne faisaient pas attention aux autres. Je regardais tout. Si un enfant se détachait de la file, ou n’avançait pas vite, je le faisais avancer plus vite. Si deux enfants se chamaillaient, je les séparais. 
Les enfants par la suite me disaient « bonjour Émilie », venaient me faire un bisou. Une maman un jour m’a dit : « Les enfants, tu les disputes et ils te font le bisou ». Je lui ai dit : « oui, car je fais attention à eux. Ils savent que je les dispute pour leur bien. Je leur donne ce que leur parent de ne leur donne pas, la sécurité. « 
Masculin/ Féminin
Généralement, la femme, l’énergie féminine apporte les émotions et les sentiments. Le père, apporte le cadre et la sécurité. Cela peut être différent si la femme a plus d’énergie masculine, elle apportera le cadre et la sécurité. Si l’homme a plus d’énergie féminine, il apportera l’émotionnel. Les parents solos peuvent apporter les deux. De nos jours, c’est parfois compliqué, père ou mère absent, ou en incapacité émotionnelle pour prendre son rôle de parent. Déséquilibre familial. Si les grands-parents ont été dysfonctionnels, alors le parent devra apprendre à devenir parent et il peut y avoir un manque. 
Il faut partir du constat qu’aucun parent n’est parfait et que l’âme de l’enfant choisi sa famille pour une bonne raison. Donc quoi qu’il vivra, même si on a mal fait, eh bien l’âme devait vivre cela. 
Je n’ai pas été une mère parfaite, car je n’ai pas eu de bon exemple. Le travail sur moi m’a permis de voir ce que j’avais mal fait et ce que j’avais bien fait. 
Les parents refusent qu’on leur dise « vous avez été de mauvais parents ». Nous avons tous été de mauvais parents, car il n’y a pas de livre qui explique comment être un bon parent. Mais nous avons aussi tous été de bon parents, car nous avons fait de notre mieux.
Anecdote
Un jour une mère, dont le garçon était parti, très jeune de la maison, me dit : « Émilie, il est revenu et m’a lancé tout plein de reproche. »
Je lui ai dit : « c’est bien, il te dit ce qu’il a manqué, ses ressentis ». 
La mère : « Mais ça m’a fait du mal. »
Moi : « Oui, mais c’est ton fils et il a ce besoin de te le dire. Tu ne peux pas revenir en arrière, mais tu peux simplement l’écouter, et t’excuser. Tu n’avais pas conscience du mal que tu lui as fait ». 
Comme la première fois elle n’avait pas été à l’écoute, je lui avais conseillé : 
« Invite-le, prépare lui son repas préféré et à la fin, quand vous êtes tous les deux, dis lui de te redire tout les reproches. Sois à son écoute, et accueille tout avec beaucoup d’amour ». 
Mes enfants me reprochent parfois des choses, et je les écoute et leur dit qu’ils ont raison. Je n’ai pas été une mère parfaite mais j’ai fait de mon mieux.