Comme vous le savez, j’ai fait école à la maison pour mes enfants. De 2020 à juin 2025, grâce au covid, nous avons goûté à la vie de famille à la maison pendant des mois, sans stress, sans obligation. Mes enfants et moi y avons pris goût alors le choix familial de rester à la maison a été vite pris. Un nouveau mode de vie sans contrainte apparaissait et nous libérait tous.

L’emploi du temps

Très vite, il a fallu faire un emploi du temps. Au début les cours, c’étaient mes enfants qui lisaient des livres et faisaient les exercices. L’emploi du temps, c’étaient les enfants qui le faisaient. Principalement les cours le matin, et un peu l’après-midi. Les jours de semaines et le week-end n’étaient plus comptabilisés. C’est-à-dire que les journées où il y avait des sorties ou atelier IEF en groupe avec d’autres familles, nous y allions. C’était souvent en semaine, donc il fallait rattraper les cours de ce jour manqué. Le rattrapage se faisait donc souvent le week-end. Mais comme nous sortions très souvent, jour de semaine où le week-end, n’avait plus d’importance. Même les vacances, nous les prenions souvent en juin ou en septembre, cela nous coûtait moins cher. Il y avait aussi moins de monde. Vous l’aurez compris, l’emploi du temps était léger mais en plus n’étais pas stable. Il changeait chaque semaine en fonction de nos sorties, et elles étaient nombreuses.

Le travail

La question que beaucoup se posent, c’est quel est le travail des parents pour avoir du temps libre. Eh bien, à cette époque, j’ai fait client mystère, auxiliaire de vie en cesu. J’organisais mon emploi du temps en fonction des sorties ief. Mon mari est voix off à son compte donc pareil, il s’adaptait.
Les autres parents avaient différents métiers qui leur permettaient de venir aux sorties. Il y avait : nounou, chanteuse, danseuse, femme de ménage, infirmière, enseignant, fromager chevrier, …
Je ne vous cache pas qu’il y avait aussi pas mal de femme au foyer. Les femmes qui travaillaient, alternaient parfois avec leur mari pour les sorties, ou adaptaient leur emploi du temps. La priorité était nos enfants, le professionnel n’était là que pour payer nos sorties et nous nourrir.

Pour les cours

Le site lelivrescolaire.fr était parfait pour cela. Mieux encore, il délivre l’accès manuel enseignant pour les parents en école à la maison. Donc les enfants faisaient leur devoir et nous avions les corrections.
Cependant, les langues sans le côté oral, c’était compliqué. Je n’étais pas le seul parent à avoir besoin d’un enseignant en langue. Alors j’ai créé le groupe Facebook. « Parents ief qui veulent des avantages ». Oui, nous en voulions des avantages. Les marques de livres style Hachette, et les autres ne vendent pas leur livre enseignant aux parents. Sans tenir compte des parents qui font école à la maison. Il y avait d’autres avantages pour les enfants scolaires que nous n’avions pas.
Le concept du groupe était simple :Des cours pour 5 euros l’heure par personne, en groupe en visio. 

Le groupe facebook

Les premiers qui m’ont suivi sont des personnes que j’avais rencontré dans le groupe L’Autonomie est la clé du futur. Un groupe où je suis restée trois ans, et qui est parti en vrille avec une lutte de pouvoir. Ils étaient dans le partage et l’entraide. Dont une enseignante d’Anglais et une professeur de chinois. Elles n’avaient pas de travail et elles étaient super. Toutes les deux natives. L’enseignante d’Anglais m’avait dit qu’elle ne pouvait faire qu’au collège maximum. J’ai dû trouver d’autres enseignants pour collège et lycée et ce n’était pas une mince affaire. Très peu d’enseignants veulent faire cours en groupe pour 5 euros l’heure par personne. Il y a eu des femmes qui ont accepté, mais plus pour l’argent que pour le partage. J’ai fait pas mal de tri au fil des années. Des femmes me demandaient de mettre une annonce et promettaient des cours à 5 euros l’heure, puis en privé monté les tarifs à 8 ou 10 euros l’heure en groupe. Ces enseignantes ont fini par se mettre en contact, me critiquer. Je les ai bannis et elles ont formé leur groupe, ou le tarif n’est plus à 5 euros l’heure. L’avantage, c’était qu’avant que je ne sois en ief, il n’y avait pas d’enseignant qui proposait des cours en groupe. Maintenant, il y en a beaucoup et il y a un groupe d’enseignant et mon groupe. Au moins, les parents ont l’embarras du choix.
Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus d’enseignants qu’au début, mais c’est difficile d’en trouver. D’en trouver des bons surtout. J’ai ouvert ce groupe à toute personne, IEF ou scolarisé ou adulte. J’ai changé le nom  et mis: »Des enseignants et des cours en visio et en groupe ». Beaucoup d’enseignants proposent des cours aux adultes.

Les effets bénéfiques

Dès les premiers mois, nous avons vu nos enfants moins stressés. Ils ne se disputaient plus. Lorsque j’allais les chercher à l’école, en voiture, c’était des plaintes, des disputes, des colères, nous n’avions plus du tout cela.
Mon fils a fait de sa sixième à la terminale à la maison. En sachant qu’il a sauté une classe et a eu son bac à 16 ans.
Ma fille a fait de la troisième à la terminale. Ils sont devenus bilingue, Anglais, espagnol, grâce aux enseignants qu’ils ont eu.
Ils sont devenus plus autonomes, se sont mis à cuisiner. Je ne cuisinais plus du tout. Ils faisaient des plats asiatiques, ou inventés. Ils géraient leurs emplois du temps, leurs devoirs.
Et nous les parents, qui travaillaient à la maison, nous les voyions grandir et s’épanouir chaque jour. C’était comme des vacances. L’apprentissage, la découverte, la sociabilisation.

Les activités/ la socialisation.

 

Il y avait bien des groupes IEF, mais dans le département Vaucluse, les parents ancien ief, triaient les nouveaux parents iefs. Je n’ai pas apprécié cela, sans doute parce que je n’ai pas été prise. Grâce à eux, j’ai donc créé le groupe ief84, puis voyant qu’ils avaient accès à des cours, j’ai créé au niveau national le groupe de cours en visio. Tout cela grâce au rejet d’un groupe, qui d’ailleurs n’a pas du tout apprécié et m’a souvent dénigré. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais j’ai transmuté le négatif en positif et ça, c’est ma plus grande fierté.

De ce fait, avec ce groupe ief84 qui du coup récupéraient aussi les familles rejetées, nous étions nombreux.
Cela allait de petit de 3 ans à 18 ans, mais pour ces derniers, ils n’étaient pas souvent présents.

Les activités en groupe : visites de musée, pique-nique aux parcs, visite de ferme, équitation, soins animaux, vannerie, verrerie, cours informatique, science, histoire, journée plage, botanique, pêche…

En famille, nous avons fait aussi pas mal d’activités : cours de couture, cours de broderie, …

Il y avait au minimum une activité par mois, voire une par semaine au maximum. J’ai souvent conduit plus d’une heure, car ce n’était pas des sorties près de chez moi.

C’est lors de ces ateliers que les enfants se sociabilisaient. Il y avait le groupe de petit, le groupe de primaire, le groupe d’adolescent jusqu’à 16 ans. Certains garçons se sont suivis jusqu’au bac, faisant la même spécialité. Ma fille, elle avait peu d’enfants de son âge pendant toute cette période. Mon fils lui, il y avait des garçons et filles de son âge, mais les filles restaient souvent entre elles et les garçons entre eux.
Pour ma fille, nous avons fait pas mal de sorties, invitaient pas mal de monde. Les filles adolescentes préféraient rester chez elles. Elle avait heureusement gardé ses copines du collège, qu’elle revoyait chaque vacance.

Pour les activités, au début, je proposais plein de sorties. C’était pour lancer la dynamique et faire des rencontres. En septembre, je proposais la rentrée ief, c’était la journée où il y avait le plus de monde. En cours d’année, je proposais la photo des iefs. À force de proposer plein de sorties, les parents lançaient dans le courant, proposaient aussi.
Les sorties, je proposais tout et n’importe quoi, j’appelais les endroits intéressants et je négociais les tarifs. Parfois, ça marchait, parfois non. En période COVID, nous sommes arrivés à faire pas mal de sorties grâce à mes négociations.
Le reste de l’année, nous essayions de faire des sorties pas trop chère, et intéressantes.

Quand on est en ief, c’est plus cher que l’école publique, car il faut se débrouiller par ses propres moyens. Nous ne sommes pas considérés comme scolaire.

Depuis que mes enfants ne font plus les activités et que je ne propose plus de sortie, le groupe Facebook ief ne vit plus. C’est dommage, mais peut-être qu’un jour une personne le fera revivre avec autant de passion que j’ai eu à le faire vivre.
Beaucoup de parents, me disaient que j’avais cette énergie d’attirer les gens, de fédérer. Oui, parfois certains parents proposaient et personne n’étaient intéressés. Je les aidais, leur donnais des conseils. D’autres parents proposaient et les gens venaient. Aujourd’hui, je vois bien que les personnes proposent, mais. peu participent.
Il y a aussi le fait que la demande d’autorisation a fait baisser le nombre d’ief. Ils ne devraient pas demander l’autorisation, la déclaration ief seule suffit, je l’ai fait et ça a marché plusieurs années. Les temps changent… 

Aujourd’hui

Mes enfants continuent leurs études. Ils sont partis de la maison. Ils vivent en colocation, ma fille est aux Beaux-Arts, et mon fils cherche une entreprise pour faire un BTS SIO. 

Si c’était à refaire, je referais tout, j’ai profité de ma famille. J’ai vu mes enfants grandir, s’épanouir et devenir autonome. Cela ne les empêche pas de reprendre des études, car ils se sont bien adaptés à leur nouvel établissement scolaire. 

Si cela vous intéresse, allez sur des groupes facebook ou forum de discussion sur l’ief : instruction en famille. Mon groupe facebook de cours en visio existe toujours et il y a toujours des iefs jusqu’à la terminale.